Armées et musées

Nous signalons ce podcast issu de la série “Présence africaine dans les musées d’Europe”, sur France Culture, intitulé “Armées et musées“.

Bénédicte Savoy, titulaire de la chaire internationale « Histoire culturelle des patrimoines artistiques en Europe, XVIIIe-XXe siècle »,  explore l’histoire de la constitution des collections africaines aux XIXe et XXe siècle, dans le cadre de sa série, intitulée, “Présence africaine dans les musées d’Europe”. Le cours précédent en se penchant sur la création des grands musées ethnologiques à partir des années 1880, a ouvert la question du « lien étroit entre la géographie et la chronologie coloniales et la venue massive des objets africains dans les musées d’Europe ».

Aujourd’hui, Bénédicte Savoy se penche sur les actions et le rôle des armées coloniales européennes, notamment britanniques et françaises. Elle reprend et analyse le concept d’ “événements de spoliations coloniales“. Elle s’intéresse à la longue tradition du butin de guerre entre les puissance européennes, à sa remise en question pour partie à la fin du XIXe siècle et à sa pratique sur le continent africain :

Ce lien, note l’historienne, entre guerre et prise de butin, a une longue tradition, qui, pour ce qui concerne les pays européens et quelques autres, va s’interrompre en 1899, lorsqu’à La Haye, lors d’une première conférence, une vingtaine d’Etats européens et de quatre ou cinq pays non-européens, prennent  entre-eux, un certain nombre de mesures pour protéger les biens matériels et en particulier les biens de culte. Ce que les nations, réunies à La Haye, se proposent pour elles mêmes, elles ne l’appliquent pas pour leurs colonies.

La chercheuse se met au service d’une riche histoire culturelle, alimentée d’extraits de lettres ou journaux intimes des militaires et des hommes de musées qui parfois les accompagnaient, lors des conquêtes et des pillages. Elle revient sur l’expédition punitive de Magdala en 1868, en Ethiopie, mais aussi au Benin dans la ville d’Abomey, lors des fouilles du palais de Behanzin, dans les années 1890, puis, au Mali autour du  « trésor de Ségou ». Bénédicte Savoy, retrace le parcours de ces oeuvres d’art, des mains des militaires jusqu’aux collections des grands musées: